mercredi 26 juin 2024
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Les perdants des demi-finales de la CAN 2019 se sont affrontés hier mercredi 17 juillet 2019 au Caire pour le compte de la petite finale. C’est finalement le Nigéria qui a arraché la 3ème place de la 32ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations devant des Tunisiens peu motivés.

C’est fait, la 3ème place de la CAN Egypte 2019 a désormais un propriétaire, et il s’appelle le Nigéria. Les Super Eagles se sont imposés 1-0 face aux Aigles de Carthage mercredi en match de classement.

Les hommes Super Eagles ont surpris les Tunisiens dès la 3e minute grâce à un but d'Ighalo au grand dam des Aigles de Cathage qui ne parviendront pas à refaire leur retard jusqu’au coup de sifflet final. Les Tunisiens concluent ainsi leur CAN sur une mauvaise note contrairement aux Nigérians qui repartent de cette expédition avec la médaille de 3ème.

Une belle fin pour le Nigéria qui gagne presque toutes ses petites finales, mais surtout une bonne prestation pour leur buteur Odion Ighalo,  qui a profité d’une grosse mésentente entre le gardien tunisien Ben Chrifia et son défenseur Meriah pour ouvrir le score après seulement trois minutes de jeu (1-0, 3e).

1-0 au final, mais suffisant pour décrocher la médaille de 3ème et pour porter à la tête des butteurs l’attaquant Odion Ighalo, actuel meilleur buteur de la compétition avec 5 buts, en attendant la grande finale du vendredi.

Notons que la finale de la CAN Egypte 2019, première CAN à 24 équipes opposera le Sénégal à l’Algérie ce vendredi 19 juillet 2019 au Caire. 

Laurenzo Yapi

La crise au Bureau ivoirien des droits d’auteur (Burida), a atteint une toute autre tournure avec une pression énorme qui pèse sur le ministre Bandaman.

« Si j’ai fauté, moi-même en tant que ministre, je rends ma démission au président de la République », a rassuré, confiant, Maurice Kouakou Bandaman, ministre de la Culture et de la Francophonie se prononçant le mardi dernier  sur la crise qui gangrène le secteur de l’industrie musicale depuis des mois.

Si certains frondeurs dont le faiseur du reggae, Fadal Dey, sont au four et  au moulin pour exiger un nouveau visage de l’administration, d’autres par contre sont sommés de jouer les pompiers.

C’est donc lui qui devait s’expliquer avec cette frange de musiciens qui, en réalité, veulent la tête de Mme Irène Assa Vieira, Directrice générale du Burida et « ses complices ». Le 16 juillet, le ministre se devait donc de répondre, favorablement aux attentes des artistes

« J’ai demandé au Président du Conseil d’administration du BURIDA de choisir un huissier  qui va venir lire le rapport de synthèse. Il m’avait donné son accord.  Mais, on constate que l’huissier n’est pas là… Il n’est pas possible  de trafiquer ou de résumer le rapport d’audit d’un cabinet », a-t-il signifié, selon le confrère de Yeclo qui donne l’information. Non sans ajouter : « Je veux vous supplier d’accepter qu’on reporte  cette restitution du rapport d’audit ». 

 Vu la détermination des membres du Burida, tout indique que les lignes vont sûrement bouger dans les jours à venir. Espérons donc que les plus heureux seront les musiciens et le ministre n’aura pas à démissionner.

Abou ZEID

 

 Des  Députés membres des trois groupes parlementaires  Vox populi, Rassemblement, et PDCI-RDA  ont lors d’un point de presse  tenu ce mardi  au siège  du PDCI-RDA à  Cocody demandé le retrait de l’Assemblée  Nationale du projet de loi portant  réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) .

Le projet de loi sur la  CEI adopté en Conseil des ministres du mercredi dernier avait été transmis à l’Assemblée  Nationale  pour son adoption par les députés.

 Mais cette séance  d’examen  initialement  prévue pour le mardi 16 juillet a été ajournée et  se tiendra finalement, aujourd’hui,   jeudi 18 juillet.

Yasmina Ouegnin  et ses camarades  des trois  groupes parlementaires ont  invité le gouvernement au ‘’retrait du projet de loi  ‘’ et à la ‘’ reprise des discussions  avec toutes les parties afin d’aboutir à la mise en place d’une Commission électorale Indépendante  impartiale, et équilibrée conforme à la décision de la  Cour Africaine des droits de l’Homme et des Peuples ‘’ ont –ils averti.

Ils ont dénoncé  par ailleurs,  la partialité de  ce projet de loi.  ‘’   Ce projet de loi ne contient  que des propositions unilatérales du gouvernement ‘’, ont  indiqué les conférenciers.  Avant  de réaffirmer    la disponibilité des partis politiques  de l’opposition  à poursuivre le dialogue afin d’aboutir à la mise en place d’une CEI conforme  à l’arrêt  de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples.  

  Zatté Albert 

A l’instar de nombreux Ivoiriens, l’activiste Guy Paramour, est inquiet de la crise qui entoure les nouvelles Cartes nationales d’identité en Côte d’Ivoire.

« La date d'expiration prolongée ne résout pas le problème de la pièce d'identité ivoirienne. Le pouvoir en place cache plusieurs choses aux Ivoiriens dont le manque de financement pour la confection des cartes d'identité et la falsification de la carte nationale d'identité ivoirienne. Les cas de fraude constatés par les forces de l'ordre sont énormes et inquiétants surtout pour les élections présidentielles de 2020 car les listes électorales ainsi que les résultats pourraient être truqués avec toutes ces identités fictives », a affirmé le président de l’Ong « Afrique Impact ».

Selon ce jeune leader, le président ivoirien, Alassane Ouattara, ne devrait pas avoir de mal à revenir sur sa décision dans son décret pris portant sur les Cni. Et cela du fait de la crise que pourrait occasionnée le non-renouvellement de cette pièce qui se veut indispensable dans la vie de tout citoyen. « Le décret pris par le président Alassane Ouattara peut être modifié à tout moment… Une nouvelle Cni serait bénéfique et pourrait aider à mettre fin à ce réseau de faussaires dans notre pays », a insisté, selon le confrère de Afrique sur, Guy Paramour. Non sans interpeler Alassane Ouattara.

« L'identité des Ivoiriens dépend aujourd'hui de la seule personne du président Ouattara à travers son décret parce que sur le document, il est clairement mentionné la date d'expiration. Ce qui sous-entend qu'en ce moment, tous ceux qui habitent sur le territoire ivoirien n'ont pas de document légal pour signifier leur identité ». 

 

Abou ZEID

 

 

Alassane Ouattara a récemment procédé à de nouvelles nominations au sein de son parti, le Rhdp unifié. Ahoussou Kouadio Jeannot et Charles Koffi Diby, sont les grands oubliés.

  Alassane Ouattara aurait-il des comptes à régler avec le président du sénat ivoirien, Ahoussou Kouadio Jeannot ? Nul doute que la réponse est affirmative, au vue de la « claque » que le président du Rhdp unifié, a infligé à ce dernier. Lors de la nomination du directoire du parti présidentiel, publiée par le confrère de, Afrique sur 7, ce mardi 16 juillet 2019, toutes les grosses têtes de cette « sélection » étaient bien au rendez-vous. Sauf celle de l’ancien proche de Bédié.

L’on a encore en mémoire la difficulté avec laquelle l’ancien Premier ministre avait annoncé son départ du Pdci pour le Rhdp. « Je suis fidèle à Bédié et loyal à Ouattara », avait-il lancé. Une posture qui, comme on le voit ici, n’a  pas totalement rassuré le « boss » du Rhdp pour le placer parmi ses « pions sûrs ».

Notons également l’absence remarquée de Charles Koffi Diby, autre ancien du vieux parti.

 

 Ci-dessous, la liste des membres du directoire du Rhdp. 

DECISION N° 11/PP/CAB PORTANT NOMINATION DES MEMBRES DU DIRECTOIRE DU RHDP

Vu la Constitution ;

Vu la loi N° 93-668 du 9 août 1993 relative aux partis et groupements politiques ;

Vu le décret n°99-511 du 11 août 1999 fixant les modalités d’application de la loi n° 93-668 du 9 août 1993 relative aux partis et groupements politiques ;

Vu le procès-verbal de l’Assemblée Générale Constitutive du RHDP du 16 juillet 2018 ;

Vu le récépissé de déclaration n° 637/MIS/DGAT/DAG/SDVA du 20 juillet 2018 ;

Vu les Statuts du RHDP entérinés par le Congrès Ordinaire du 26 janvier 2019 pris en leurs articles 20.1.4 et 48 ;

DECIDE

Article 1 : Sont nommées Membres du Directoire du «Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix» en abrégé «RHDP», les personnes dont les noms suivent :

Le Président :

Mr Amadou Gon Coulibaly

Les membres

1- Mr Abdallah Albert MABRI TOIKEUSSE

2- Mr Hamed BAKAYOKO

3- Mr Patrick ACHI

4- Mr Marcel AMON-TANOH

5- Mme Kandia KAMISSOKO CAMARA

6- Mr Kobenan Kouassi ADJOUMANI

7- Mr Ibrahim CISSE BACONGO

8- Mr Adama BICTOGO

9- Mr Alain Richard DONWAHI

10- Mme Nialé KABA

11- Mr Paulin Claude DANHO

12-Mr Amédé KOFFI KOUAKOU

13-Mme Anne Désirée OULOTO

14- Mme Raymonde GOUDOU COFFIE

15- Mme Clarisse MAHI

16- Mr Justin N’Goran KOFFI

Article 2 : La présente décision prend effet à compter de sa date de signature et sera diffusée partout où besoin sera.

Fait à Abidjan, le 11 juillet 2019

 

Alassane OUATTARA

 

 

Le jeudi 11 juillet 2019, Gnamien Konan, s’est prononcé sur la possible coalition entre Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo.

      Gnamien Konan, voit d’un mauvais œil la coalition qui semble prendre forme entre Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo. Selon le président de la Nouvelle Côte d’Ivoire (Nci), ce schéma n’est rien d’autre qu’une reproduction de celle entre Alassane Ouattara et le Sphinx de Daoukro, en 2010. Chose que les partis d’opposition doivent absolument éviter pour ne plus replonger le pays dans une autre crise, selon lui.

 « Il faut éviter en Côte d’Ivoire qu’on arrive chaque fois à des situations où toute l’opposition se met ensemble. On a vu le résultat. On s’est mis ensemble au Rhdp et à la fin, on se rend compte que nous avons des visions diamétralement opposées. On a accompagné le Rdr dans sa gestion et on se rend compte que beaucoup de partis ne sont pas pour le rattrapage, la corruption », a prévenu l’ancien ministre de la Fonction publique.

      En clair, le député de Botro voit dans cette alliance entre le président du Pdci et celui du Fpi, un pacte politique « de contre nature ». Car les deux personnalités seraient idéologiquement opposées, du point de vue politique. Et l’envie d’éjecter le président du Rhdp unifié du pouvoir en 2020, ne saurait être plus grande que les intérêts des populations. Rappelons que Bédié serait en ce moment en pleines discussions avec Gbagbo, afin de battre leur « rival commun », Alassane Ouattara, en 2020.  

« Il faut que chacun dans ce pays puisse assumer un projet. Il ne faut pas être dans une situation où on est obligé de faire tout sauf…et puis après, une fois on a le pouvoir, on ne peut pas le gérer. Chacun va de son côté », ajoutera-t-il. 

 Pour les prochaines élections présidentielles en Côte d’Ivoire, Gnamien Konan demande aux différents leaders politiques d’être loyaux envers eux-mêmes et envers le peuple. Une union malgré nos différents partis politiques n’aurait donc pas de sens, selon ce leader politique. « Ça donne l’impression aux populations qui se disent que les politiciens ne viennent devant elles que pour leurs propres intérêts », a encore dénoncé Gnamien Konan.

Abou ZEID

 

Sauf changement, c’est ce mardi 16 juillet 2019  que le projet de loi sur la recomposition  de la CEI sera examiné par les députés en vue de son adoption.

 Le projet de loi portant réforme de la Commission électorale indépendante (CEI)  avait été adopté en Conseil des ministres le mercredi dernier, alors qu’il  continue de diviser  la classe politique et la société civile.  

 Mais en dépit de la contestation, sans  surprise ce projet de loi  passera  comme une lettre à la poste à l’Assemblée Nationale. 

Il sera adopté ce mardi  dans la mesure où les députés membres de la coalition au pouvoir  sont majoritaires à l’Hémicycle.

 En plus  il est évident que les députés  de l’opposition ne prendront pas part aux travaux.

 De  fait, 24  partis politiques de l’opposition, dont le PDCI-RDA, et la coalition Ensemble pour la Souveraineté et la Démocratie (EDS)    avaient boycotté les discussions avec le gouvernement. 

 Plusieurs  organisations de la société civile contestent également  ce    projet de loi sur la CEI  adopté en Conseil des ministres,  estimant que la nouvelle monture de la future CEI viole  l’arrêt de la Cour africaine des droits et des peuples.

 L’organisation de Samba David (Coalition des indignés de Côte d’Ivoire) a appelé à un rassemblement  de protestation devant le siège de la CEI  le 23  juillet  prochain.

   Il a reçu le soutien du PDCI-RDA, et de plusieurs autres organisations de la société dont l’Alternative Citoyenne (ACI) dirigée par  Pulchérie Edith Gbalet .      

 Zatté Albert

Les Eléphants de Côte d’Ivoire sont tombés les armes à la main, hier jeudi 11 juillet 2019 en quart de finale contre l’Algérie. Les Eléphants quittent la 32ème compétition continentale avec honneur.  

       C’est une équipe des Eléphants bien en place qu’il a été donné de voir le jeudi dernier à Suez. Les hommes de Kamara Ibrahim, critiqués pour leur manque de jeu dans la compétition ont montré tout un autre visage contre l’Algérie en ¼ de finale.

Supers dominateurs sur les bords, les Eléphants ont manqué de réussite devant les buts algériens. Un match titanesque au bout duquel les Eléphants sont tombés les armes à la main, à l’étape fatidique des tirs au but (3-4), après un score de parité (1-1) au terme du temps réglementaire et des prolongations.

Une défaite qui sort la Côte d'Ivoire de la CAN 2019 en quart de finale. Toutefois, malgré cette élimination, les Ivoiriens sont restés fiers de leurs Eléphants qui ont bataillé jusqu’au bout. Pour les supporters ivoiriens, mieux vaut tomber de cette manière avec honneur plutôt qu’avec humiliation. Les Eléphants méritent donc le soutien du peuple ivoirien dans cette peine, en témoignent les nombreux messages à leur endroit sur les réseaux sociaux depuis le tir raté du capitaine Serey Dié.

Face à l'Algérie, la Côte d'Ivoire était loin du statut de favori. Mais cela a été une motivation supplémentaire pour les Eléphants de faire vibrer à nouveau les ivoiriens au Stade de Suez, pourtant acquis à la cause des supporters Fennecs. La Côte d’Ivoire tombe, mais fièrement compte tenu de la qualité de la prestation de Serey Dié et de ses coéquipiers Wilfried Zaha, Jonathan Kodjia, Max Alain Gradel, Maxwell Cornet… sur le terrain.

L’Algérie qualifié pour le tour suivant rencontrera le Nigéria en demi-finale le dimanche 14 juillet prochain. Dans la dernière rencontre des ¼ de finale, la Tunisie a triomphé sur l’équipe de Madagascar, pour qui la première CAN (à 24équipes) de son histoire, s’achève en ¼ de finale ; un exploit salué à juste titre par le peuple malgache. Les Tunisiens croiseront le fer avec les Sénégalais ce dimanche prochain.

Laurenzo Yapi

 

Samba David, a reçu, hier jeudi 11 juillet 2019, les bénédictions du Pdci, dans sa lutte pour la réforme de la Cei.

Le Secrétaire exécutif du Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (Pdci-Rda), Maurice Kakou Guikahué, s’est rangé aux côtés du président de la Coalition des indignés de Côte d’Ivoire (Cici) en disant : « Nous sommes en phase avec votre combat... Nous sommes entièrement d'accord avec vous sur la question de la réforme de la CEI ». C’était à l’occasion d’une visite accordée aux représentants de la société civile.

Indignés contre le projet de loi prononcé en Conseil des ministres, portant sur la réforme de la Commission électorale indépendante (Cei), les partis d’opposition ivoirienne et les organisations de la société civile entendent tout mettre en œuvre pour avoir une Cei « libre et transparente ». Et ce, avant les prochaines élections présidentielles de 2020.

C’est donc à juste titre que l’ancien prisonnier de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), a annoncé un sit-in le 23 juillet prochain devant le siège de ladite institution. Pour mener à bien ce combat, Samba David veut avoir l’appui de tous ceux qui luttent pour la même cause. A l’écouter, l’aide du vieux parti, serait donc la bienvenue.

« Nous sommes venus vous dire que nous refusons que le peuple paye encore un lourd tribut lors des élections. Nous voulons que nos jeunes générations assistent pour une première fois en Côte d'Ivoire à une passation de charges entre un président sortant et un président entrant. Et la commission indépendante électorale est accusée d'être à la base des différentes crises dans notre pays », a déclaré Samba David, accompagné d’une forte délégation. Pour lui, les prochaines élections présidentielles attendues dans le pays, ne doivent pas avoir le même visage que celles de 2010.

Abou ZEIB.

 

Noël Akossi-Bendjo a été condamné, le mardi 2 juillet dernier, à 20 ans de prison ferme, plus une amende de 10 milliards de F Cfa à verser pour, dit-on « détournement de fonds ».

     Une condamnation contre laquelle les avocats de l’ancien maire du Plateau se sont insurgés en dénonçant la partialité de la justice ivoirienne. Hier, jeudi 11 juillet 2019, face à la presse, les avocats de ce cadre du vieux parti de Côte d’Ivoire, n’ont pas eu de mal à pointer du doigt le regime. Voici l’intégralité de leur déclaration.

  Propos liminaire des avocats de M. Noël Akossi Bendjo.

Note d’introduction ;

     La place habituelle de l’Avocat dans sa mission de défense des droits des personnes, est au prétoire des palais de justice.
Les Avocats de Monsieur Noël AKOSSI BENDJO ont décidé d’y déroger à la suite de la Conférence de presse animée par Monsieur le Procureur de la République, près le Tribunal de Première Instance d’Abidjan-Plateau, peu après un jugement de condamnation privative de liberté et confiscatoire de biens, prononcé le 02 juillet 2019, contre leur client, par la Chambre correctionnelle dudit tribunal.
Du moment où, après ses réquisitions en audience publique, censées éclairer l’opinion, le représentant du Ministère Public a cru devoir revenir sur les faits, la procédure et la suite de la décision, le silence des Avocats sur le sort fait à ce citoyen, ainsi mis au ban de l’opinion de la Communauté nationale et internationale, équivaudrait à une grave faute professionnelle et morale.

    Voici ce qui explique notre présence ce matin devant vous les journalistes qui êtes comme les avocats des acteurs incontournables d’une société démocratique.
Pour notre exposé, après un bref rappel des faits (I), nous énoncerons selon notre point de vue de juristes, ce que nous considérons comme des manquements dans la conduite d’un procès équitable (II).

I- SUR LES FAITS ET LA PROCEDURE.

    Depuis près d’un an, Monsieur BENDJO fait, inexorablement, l’objet d’une suite d’actions attentatoires aux droits basiques consacrés par la Constitution et les lois de la République de Côte d’Ivoire.
Tout a commencé le 02 août 2018, alors qu’en mission en Europe, en sa qualité de Secrétaire Général, chargé de l’organisation et de la mobilisation du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire, après avoir été consacré, au Maroc, Meilleur Gestionnaire de Commune, en sa qualité de Maire de la Commune du Plateau, depuis 2010, Monsieur BENDJO apprit, par voie de presse, sa révocation de ses fonctions de maire, décidée en Conseil des Ministres tenu le 1er août 2018.
Il convient de rappeler que, selon le communiqué lu à l’issue de ce Conseil des ministres et destiné à l’opinion publique, cette révocation résulterait « de graves déviations dans la gestion du maire, relevant du maniement des fonds communaux, du faux en écritures publiques et du détournement de fonds portant sur plusieurs milliards de francs CFA » relevés au terme des missions de vérification et de contrôle de la gestion de la Commune du Plateau.
La procédure suivie pour aboutir à cette révocation, la mission alléguée d’une inspection qui aurait eu lieu alors que monsieur BENDJO était encore aux affaires, ont amené les avocats que nous sommes à déposer un recours pour excès de pouvoir devant la Chambre Administrative de la Cour Suprême (devenue entre-temps le Conseil d’Etat).
Alors qu’ils attendaient, confiants, l’issue de ce recours, compte tenu de la pertinence des arguments qu’ils ont développés dans leur mémoire allant principalement dans le sens de la violation des droits de leur client, nous avons appris, avec une naïve incrédulité, que le 02 Juillet 2019, leur client avait été jugé puis condamné.
Les détails de la tenue de cette audience ont révélé que cette affaire a été appelée pour la première fois le 02 Juillet 2019 avec une ouverture immédiate des débats par les auditions de deux témoins à charges suivies des réquisitions du Parquet.
La note finale de cette audience a été la mise en délibéré de cette affaire et le jugement de condamnation rendu seulement quelques minutes après.
Quelles sont les observations que cela suscite aux juristes que nous sommes ?

II- DES MANQUEMENTS DANS LA CONDUITE DE CETTE AFFAIRE.

  1. Sur les conditions de la révocation du Maire Noel Akossi BENDJO.

Dans un Etat de droit, tel que la République de Côte d’Ivoire, l’on revendique, lorsqu’un justiciable est soupçonné d’une infraction, il doit être mis en position équitable de s’expliquer sur les faits qui lui sont reprochés.
Il nous revient, selon les informations données par notre client qu’il n’a eu connaissance d’aucun rapport d’un audit qui aurait été diligenté par les services du Ministère de l’intérieur comme l’allègue le communiqué du Conseil des Ministres qui tente de justifier sa révocation.
Dans ces conditions, nous estimons en tant que conseillers de Monsieur Noel BENDJO, que les droits élémentaires de la défense qui sont consacrés par la Constitution, ont été violés car il est de principe en droit de mettre tout citoyen à qui l’on reproche des faits en mesure de s’expliquer.
Ce principe, valable en matière pénale comme en matière disciplinaire, a été méconnu dans la procédure de révocation du Maire BENDJO.

  1. Sur les conditions de la tenue de l’audience du 02 Juillet 2019.

     En droit toujours et encore rigoureusement en matière pénale, les droits de la défense sont sacrés et doivent être respectés pour un procès juste et équitable.
Dans l’affaire du Ministère Public contre Noel Akossi BENDJO, il est de commune renommée que la tenue d’un procès à son encontre par une dépêche du site d’information koaci.com qui, dans un Etat de droit ne saurait être un acte de convocation ou d’avis pour attraire un justiciable devant une juridiction, de surplus un tribunal correctionnel.
    Au domicile de Monsieur Noel Akossi BENDJO, il n’a été reçu aucun acte de procédure visant à lui faire connaître la tenue d’une audience le concernant.
Pourtant, notre Code de Procédure Pénale a prévu les diverses hypothèses pour porter à la connaissance des citoyens les faits à eux reprochés.
Même lors d’une instruction d’une affaire, lorsque le juge d’instruction se rend compte que la personne contre laquelle il existe des indices graves et concordants de participation à une infraction se trouve à l’étranger, il y a, par exemple, ce qu’on appelle « les commissions rogatoires ». Celles-ci permettent à un juge étranger d’entendre une personne qui se trouve sur son territoire de compétence sur des questions énoncées par le juge d’instruction qui instruit à charge et à décharge.
Ces règles et principes sont connus et c’est leur respect qui permet une vie paisible en société.
Peu importe qu’on soit un tenant du pouvoir ou un opposant, par le libre choix du peuple souverain, la loi, avec ses grands principes, doit s’appliquer de façon générale et impersonnelle, à tous.
Il est ainsi évident que notre client n’a pas bénéficié des garanties élémentaires de ses droits, dans les différentes procédures tant au niveau administratif qu’au niveau pénal.
Nous sommes donc en droit de conclure sur la base de tout ce qui précède que Monsieur Noël AKOSSI BENDJO n’a eu droit, ni à un traitement administratif régulier, ni à un procès juste et équitable : c’est cet état de fait que nous tenons à dénoncer.
Nous préconiserons que les questions qui vont suivre portent sur les manquements aux droits élémentaires de la défense dont a souffert le citoyen Noël AKOSSI BENDJO depuis sa mise en cause publique par un communiqué de Conseil des Ministres qui n’a pas vocation à qualifier des faits dans un Etat respectueux du principe de la séparation des pouvoirs. Ce pouvoir appartient au juge.
Il ne s’agit, ni d’une tribune politique, ni d’un procès par défaut, mais d’une rencontre d’éclairage afin de faire valoir la règle essentielle de la présomption d’innocence qui est la garantie des droits et de l’honneur de tout justiciable, et encore plus, de toute personne engagée en politique.

                       

     Abidjan, le 11 juillet 2019.

 

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