La génération des Théo Dossou, Pama Emmanuel, Karim Akandé, Koné Souleymane Roël, Abdoulaye Cissé.... etc.. a assuré admirablement la présence du Taekwondo ivoirien sur la scène internationale de 1975 à 1983 quand celle de Remarck Patrice, Alain Kouyaté et Bathily Younousse montrait le chemin de l'Olympisme à Séoul en 1988.

A partir de 2000, la place est laissée à une nouvelle génération de Taekwondo ins pour affronter le monde olympique officiel.

Pendant ce temps, les dirigeants fédéraux essaient d'apporter un plus au mode de gestion de la FITKD en essayant de s'adapter au contexte olympique qui prévaut. Les vieux textes régissant la FITKD sortent des tiroirs pour être nettoyés. 

Les organes portant fonctionnement de l'institution fédérale sont renforcés et les coachs gagnent davantage en maturité professionnelle.

LES JO DE SYDNEY 2000 EN AUSTRALIE

En 2000, c'est le baptême de feu du Taekwondo comme une discipline olympique officielle. Le travail d'Hercule du Président de la Fédération Mondiale de Taekwondo Dr. Kim Un-Yong finit par payer.

En Côte d'Ivoire le Président de la FITKD est l'Ingénieur Coulibaly Siaka, sorti de l'Ecole Nationale Supérieure Agronomique d'Abidjan (ENSA), cette prestigieuse école qui sera plus tard délocalisée à Yamoussoukro. Il succède ainsi à l'Adjudant-Chef Major Tonga Jules dit Big Tong (1991-1993 et 1993-1995), lequel a remplacé le Grand Maître Arsène Zirignon en 1991  (1988-1991).

A Sydney, le Taekwondo ivoirien est cité avec un  qualifié, Konan N'guessan Sébastien en -80 kg, le petit poucet qui a fait les beaux jours du club UTB de Koumassi des Maîtres Bayou Charles et Mezi Georges.

Coaché par son "papa" et formateur Bayou Charles à ces JO, Konan N'guessan Sébastien est le premier Taekwondo ivoirien à porter le dobok floqué "COTE D'IVOIRE" à des Jeux Olympiques. Bien que la moisson ne soit pas reluisante, Konan N'guessan Sébastien n'est pas non plus ridicule.

Ce n'est que partie remise, promet le Coach Bayou Charles, de retour de ces premiers JO.

LES JO D'ATHENES 2004 EN GRECE

Après deux mandats de Président de la FITKD (1995-1997 et 1997-2001), l'Ingénieur Coulibaly Siaka passe le flambeau à l'Officier Supérieur l'armée ivoirienne, le Colonel Major Yao Touré Albert (2001-2005) appelé affectueusement "Maître Tchang".

Maître Tchang se fixe pour objectif phare les JO d'Athènes 2004, un rendez-vous à ne pas manquer.

Cette fois, le Taekwondo féminin se signale au tournoi qualificatif avec Bah Mariam du Club Tchemmin d'Abobo. Elle obtient brillamment son ticket pour ces JO en l'absence de Konan N'guessan Sébastien victime d'une blessure.

Finalement la mission est confiée à Bah Mariam en -57 kg au nom du Taekwondo ivoirien avec son Coach Tadjou Attada.

Cette autre aventure olympique, bien qu'infructueuse, est toutefois pleine d'enseignements, tant techniquement que tactiquement. Il faut se remettre au travail, selon l'analyse des dirigeants fédéraux qui  comprennent que les JO, c'est un autre "LEVEL" (niveau) qui fait vivre d'autres réalités qui restent loin des championnats ordinaires.

La préparation des athlètes à Abidjan ne suffit pas pour se rendre à des JO.

Pour cela, des démarches sont entreprises pour donner plus de chance aux athlètes, les ténors du moment. Ainsi Konan Sébastien, N'dramane Marie Laure, Bah Mariam, Tadjou Amao, pour renforcer leur travail, se retrouvent aux USA au centre de perfectionnement de haut niveau du Coach Remarck Patrice.

Avec une bourse olympique, Konan N'guessan Sébastien, en plus de l'assistance technique de Maître Remarck Patrice, bénéficie de l'appui technique de cette grande coach Coréenne Missy aux USA. Le contexte du niveau olympique exige un encadrement minutieux dans un environnement professionnel.

LES JO DE BEIJING 2008 EN CHINE

Les leçons tirées des deux précédents JO, le cap est mis sur les JO 2008 à Beijing en République de Chine avec des athlètes essayant de se familiariser à ce niveau olympique si élevé.

Entretemps, la gestion fédérale change de main. L'officier supérieur (2001-2005) part et  Maître Coulibaly Siaka revient aux affaires pour un troisième mandat (2005-2009).

Pour Beijing 2008, deux places qualificatives sont obtenues par Konan N'guessan Sébastien en -80 kg et Bah Mariam en -57 kg.

Le travail effectué aux USA sous le regard de Maître Remarck a produit ses fruits.

Avec leurs coachs Remarck Patrice pour Sébastien et Tadjou Attada pour Mariam, ils arrivent gonflés à bloc à Beijing. Malheureusement la chance de remporter une médaille olympique passe à côté d'eux.

Si aucune médaille n'est gagnée au cours de ces olympiades chinoises, nos deux éléphants Taekwondo ins ont pu présenter un bon visage du Taekwondo ivoirien par la qualité des combats qu'ils ont livrés. De beaux combats rendus possibles grâce à cette préparation au pays de l'Oncle Sam (USA) auprès de Maître Remarck Patrice et de la Coach Missy.

De 2000 à 2008, le Taekwondo féminin a eu le mérite d'être présent à deux éditions sur trois, la première en 2004 sous le Président Yao Touré Albert et la seconde en 2008 sous le Président Coulibaly Siaka, une performance d'un travail de longue haleine.

Après Nelson Marie, une grande combattante de l'époque dont on ne parle pas assez, l'une des rares dames à avoir porté la flamme du  Taekwondo féminin ivoirien hors de nos frontières, Bah Mariam, la fille d'Abobo l'a remplacée valablement en parvenant à inscrire le Taekwondo féminin ivoirien aux JO, par deux fois.

L'héritage laissé par les Théo Dossou et autres est bien préservé.

Le mythe des podiums olympiques est à briser

Le Taekwondo ivoirien doit prouver qu'il peut monter sur le podium olympique comme l'ont si bien fait tous ces devanciers nommément cités lors des championnats mondiaux écoulés. Un pari possible à réaliser quand on connaît la valeur des tireurs ivoiriens. 

Il faut un podium olympique au Taekwondo ivoirien, pardon, un sacre olympique pour saluer tous les efforts consentis.

Mais comment y arriver ?

.......(La suite à lire dans la 4ème partie)......

Me. ANZOUMANA Siaka   

Ceinture Noire 6ème Dan      

Officier dans l'Ordre du Mérite Sportif       

Officier dans l'Ordre du Mérite National.

Fait à Abidjan le 29 juillet 2024.