Présidence de la FIF : Didier Drogba pas encore décidé
Candidat ou pas à la présidence de la Fédération Ivoirienne de Football, l’ex-capitaine des Eléphants Didier Drogba, dont l’annonce de la candidature a laissé couler beaucoup d’encre est sorti de son silence. L’attaquant ivoirien est resté plus ou moins discret sur les antennes de Radio Foot International sur cette aventure le vendredi 9 aout 2019, sans toutefois démentir son intérêt pour la maison de verre et pour le football ivoirien.
Didier Drogba, des rumeurs indiquent que vous serez candidat à la présidence de la Fédération Ivoirienne de Football. Serez-vous candidat ?
J'ai lu des articles et tout le remue-ménage qu'il y a autour du football ivoirien et de cette éventuelle candidature. C'est vrai que c'est quelque chose qui peut m'intéresser. Parce que je connais bien le football ivoirien, pour avoir été en équipe nationale pendant plusieurs années, j'ai côtoyé beaucoup de nos dirigeants et ces dernières années, je me suis aussi investi dans le football ivoirien, donc oui, c'est quelque chose qui pourrait vraiment m'intéresser parce que j'ai envie d'apporter quelque chose au football ivoirien et africain. Je n'ai pas encore pris ma décision, mais c'est quelque chose à laquelle je réfléchis, si toutes les conditions sont réunies, oui pourquoi pas ?
On sait que le football ivoirien est actuellement dans une mauvaise passe, avec un manque d'infrastructures, on a l'impression que le football ivoirien ne produit plus de jeunes joueurs ne serait-ce que pour son équipe nationale, il n'y a pas non plus de championnat de jeunes ni de championnats de filles auxquels la FIFA oblige les Fédérations, ce sont des raisons pour lesquelles vous seriez candidat ?
Ce seraient vraiment des raisons pour lesquelles je souhaiterais m'impliquer un peu plus ou de manière très forte dans la gestion du football ivoirien. On a vécu de belles années avec la génération précédente, avec Drogba, Touré, Zokora et autres. Là, nous sommes dans une période où on a de nombreux joueurs, mais pour franchir un cap et faire partie de ces grandes équipes-là, il faut travailler sur un projet de renaissance dans tous les secteurs que vous avez cité. Il faut faire une meilleure planification, il faut avoir une vision qui va permettre à travers la formation des jeunes d'avoir des joueurs de qualité. Et pour pouvoir opérer cette formation, il faut des infrastructures de qualité, pour la CAN à venir, surtout pour avoir des jeunes compétitifs. Il faut également aider les efforts qui sont faits par tous les centres de formation en Côte d'Ivoire, pour leur permettre de se développer, par exemples et pour ne citer que les centres Ali Baye à Jacqueville, des centres à Bouaké, à Yamoussoukro ou encore l'Asec Mimosas. Il faut aider ces clubs, ces centres de formation à se structurer comme peuvent l'être des organisations européennes, sud-américaines.
Est-ce que c'est votre expérience, le fait d'avoir joué dans des clubs européens qui pourrait vous aidez à travailler si vous êtes président de fédération ?
J'ai joué en Europe, c'est vrai, mais j'ai aussi joué en Asie et aux Etats Unis. Et, c'est vrai que j'ai pu voir les différents fonctionnements positifs ou moins. Je m'appuierais sur mon expérience mais également sur celle de personnes qui sont déjà dans le football ivoirien. Parce que ce n'est pas quelque chose qui peut se faire tout seul. Je pense qu'on en parlait déjà il y a un an ou deux, où j'évoquais le fait de rassembler tout le monde autour du football ivoirien et enclencher sa renaissance. Je pense que c'est le mot clé.
Vous aviez évoqué votre envie d'organiser des états généraux du football ivoirien. Serait-ce l'une de vos propositions si vous veniez à être candidat ?
Oui, parce qu'il faut savoir où on en est, pour prévoir et planifier l'avenir du football ivoirien. Parce que la Côte d'Ivoire, c'est un pays qui doit être maintenant à toutes les Coupes du monde pour espérer passer les quarts de finale, atteindre la finale et espérer remporter une Coupe du Monde. C'est quelque chose qui se prépare. A partir de ces états généraux je pense que beaucoup de leçons et d'idées peuvent émerger. Et cela ne pourra que faire avancer le football ivoirien.
Avez-vous été déçu du fait que les Eléphants ne participent pas à la dernière Coupe du Monde et de l'élimination à la CAN 2019, à l'étape des quarts de finale ?
Les échecs, ça arrive. Moi, pour ma première en équipe nationale, je me rappelle qu'on ne s'était pas qualifié pour la CAN en Tunisie (2004). Maintenant nous avons eu un groupe qui a eu plus de réussites que d'échecs, parce qu'il y avait une vision commune et qu'on tirait tous dans le même sens. Il y avait une unité, tout le monde était derrière son équipe nationale. Là je suis déçu, en tant que supporter, que la Côte d'Ivoire soit sortie en quart de finale de la CAN. Pour la Coupe du Monde, nous joueurs, avions laissé un certain héritage. Celui d'avoir permis à la Côte d'Ivoire de participer à trois Coupes du Monde d'affilées. Et on a été un peu déçu que la génération d'après ne puisse pas continuer. Mais c'est un mal pour un bien. Parce que cela a permis d'appuyer sur tous les points sensibles qui font qu'on n'est plus au niveau où on souhaiterait être.
On assiste à une réelle scission au niveau du football ivoirien entre la direction de la FIF et le GX, êtes-vous en contact avec l'un ou l'autre des groupes ? Est-ce que la santé du football ivoirien reflète cette scission ?
Je pense que ce qui se passe au niveau des résultats n'est pas anodin. Ce que vit le football ivoirien est une situation assez complexe. Si je décide de me lancer, je ne viendrai pas pour prendre parti pour l'un ou pour l'autre, plutôt pour rassembler.
L.Y avec Radio Foot International