Kalou Bonaventure, ex- footballeur professionnel international ivoirien et actuel maire de la commune de Vavoua a pris part aux états généraux de la république qui se sont tenus à Abidjan du 09 au 11 janvier 2019. En qualité d’expert, Kalou a pris part au panel sur ’’ immigration et football ‘’. En marge de ces travaux, il s’est prêté aux questions des journalistes sur la problématique de l’immigration clandestine.
Est-ce quel'immigration illégale et succès dans le football vont ensemble ?
Non. C’est un pan du problème qui touche la Côte d’Ivoire sur lequel le gouvernement doit sérieusement se pencher parce qu’il faut qu’on apprenne à ces jeunes- là à vivre dans des meilleures conditions possibles . Il est vrai que c’est de plus en plus difficile même pour des jeunes européens d’avoir accès à un club de football. Encore moins pour ceux qui n’ont pas de papiers. Il faut apprendre aux jeunes que bien que la situation soit difficile, elle est préférable que d’aller vivre dans ces conditions.
Quels conseils donnez-vous à ces jeunes qui veulent aller à l’aventure ?
C’est vrai que c’est aujourd’hui difficile de par ma position, mon vécu, le fait que j’ai pu réussir dans le football. Dire à ces jeunes d’être un censeur, un moralisateur de ne pas y aller, c’est une réalité. Mais quitter la Côte d’Ivoire qui n’est pas un pays en guerre n’est pas la solution.
C’est vrai que c’est difficile pour ces jeunes d’avoir du boulot sur place, mais rien ne justifie qu’ils partent en Europe dans ces conditions pour encore vivre beaucoup plus difficilement.
Comment accompagner ces jeunes ?
Il faut les accompagner en créant des structures. Car tous ces jeunes qui aiment le football ne réussiront pas forcement dans ce secteur. Il faut donc créer des structures pour accompagner ceux qui ne réussissent pas dans le football qui attire énormément de jeunes. Il faut régler ces problèmes de structures d’accompagnement parce que ce sont de nombreux jeunes qui sont laissés à la rue. L’Etat et le ministère des sports doivent se pencher sur la création des structures d’accompagnement.
Du sport à la mairie, il y a un fossé. Qu’est-ce qui a motivé votre candidature à la maire ?
Il n’y a pas forcement un fossé entre ma fonction de maire et celle de footballeur. Parce qu’à travers la fondation, mon frère et moi apportons de l’aide aux personnes en difficulté. C’est pareil pour la fonction de maire. J’ai choisi d’être maire pour régler les problèmes au quotidien des populations. Je ne pense pas qu’il y ait un antagonisme entre le fait que je sois maire aujourd’hui et mon passé de sportif.
Propos recueillis par Zatté Albert