LOUA Jacques jeune ivoirien vivant au Maroc et président de la structure Jeunesse Participative Ivoirienne (JCPIM) prend part aux états généraux de la jeunesse qui se tiennent dans la capitale économique ivoirienne du 09 au 11 janvier 2019. Interrogé par echodabidjan.com, M. Loua Jacques s’est prononcé sur le phénomène de l’immigration et a donné ses recettes pour l’endiguer.
Quel est votre avis sur le phénomène d’immigration ?
Aujourd’hui la question d’immigration est d’actualité. Lorsqu’on parle d’immigration, il faut d’abord comprendre le sens de ce terme. L’immigration en soi-même n’est pas mauvaise. Il y’a de nombreux témoignages, car l’immigration a permis à de ? nombreux ivoiriens d’être prospères.
Quelles sont les véritables conséquences de l’immigration ?
Notre pays la Côte d’ivoire est un modèle de réussite pour d’autres pays mais la jeunesse que nous sommes dans le plan de développement de notre pays, nous nous sentons un peu oubliés. Nous nous rendons compte que les politiques et les mesures que nos états prennent ne sont pas concrètes, ce sont des politiques justes pour respecter des calendriers électoraux qui ne vont pas jusqu’au bout.
Les véritables causes de l’immigration aujourd’hui sont entre autres, le manque d’assistance de l’Etat aux jeunes. Au niveau du Maroc, les jeunes viennent nombreux mais nous constatons qu’ils ne sont pas informés.
C’est pourquoi nous avons mis cette structure en place (JCPIM) qui intervient seulement au niveau du Maroc.
Mais au niveau de la Cote d’Ivoire il faut mettre des balises.Investir dans l’entrepreneuriat c’est la seule solution pour freiner ce fléau de l’immigration.
Comme témoignage, j’ai vu un jeune homme dont la famille a mobilisé 05 millions de FCFA pour qu’il parte en Europe, et il n’est pas passé par la voie légale. Si cet enfant ou sa famille avait le sens de l’entrepreneuriat, il allait entreprendre avec cet argent.
Il faut faire de l’entrepreneuriat notre cheval de bataille. Je propose l’instauration de l’entrepreneuriat dans les programmes pédagogiques.
On investit plus dans la politique, dans des rassemblements de jeunes où les jeunes ne gagnent rien de concret et c’est dommage.
Parlez- nous du cas du Maroc...
Le Maroc est devenu aujourd’hui une destination privilégiée. Des gens y vont pour des études, d’autres pour des vacances, certains pour des affaires. Ceux qui y vont dans le cadre de l’immigration doivent comprendre que c’est juste un pays de transit. Lorsqu’ils viennent,ils se dirigent tous vers la ville qui fait frontière avec l’Espagne qu’on appelle Tanger.Notre structure, la Jeunesse Consciente et participative ivoirienne du Maroc (JCPIM) en tant qu' organisation participative nous allons les voir pour les assister. Nous ne pouvons pas les obliger à faire ce que nous désirons. Ils vivent dans des conditions macabres et désagréables. Mais ils espèrent aller un jour en Europe.
En ce qui concerne les réseaux de prostitution, cela dépend du contexte dans lequel ils y sont allés et lorsque leschosesne se passent pas bien, ils s'adonnent à la prostitution.
Nous ne disposons pas de moyens pour les rapatrier. Notre structure sert plutôt de canal d’information et d’aide. J’accuse l’ambassade de Côte d’Ivoire au Maroc qui ne pose pas d’actes concrets pour aider ces jeunes en difficultés. Nous demandons des campagnes de sensibilisation, des solutions,un esprit d’ouverture de notre Ambassade.
Quel conseil pouvez-vous donner aux futurs candidats à l’immigration ?
Je ne peux pas décourager un jeune à aller à l’aventure mais il faut faire attention.
Le Maroc a des atouts, j’ai passé 06 ans dans ce pays, on peut bien s’en sortir au Maroc mais le jeune doit savoir ce qu’il va y faire. Si c’est pour aller entreprendre, il serait mieux de le faire chez soi.Si c'est pour les études, il faut bien cibler les filières. Je conseille aux jeunes de mieux réfléchir avant de se rendre au Maroc car il ya des actes qu’ils pourront poser et qu’ils regretteront plus tard
Propos recueillis par Zatté Albert